La douleur est le seul moyen pédagogique pour l’éducation des imbéciles. Cet imbécile, justement, croyait avoir gagné sa conquête de la foufoune, quand Julie se précipita sur lui pour s’occuper de sa blessure. J’eus pitié de la bête et m’éclipsa pour les laisser. Après tout, je ne savais pas quels étaient leurs rapports, mais j’avais un mal certain à imaginer mentalement un ours en train de culbuter une brebis ! Je ne suis pas un compétiteur, pourtant je pense sincèrement que s’il n’avait pas eu cette maladroite phrase à mon attention :
« Arrête de l’emmerder. Julie, c’est moi qui vais l’avoir ! »
Il n’aurait pas eu cette réponse de ma part
« C’est dans l’os, que tu vas l’avoir mon gros pépère ! »
Et quelques jours après, plus précisément un vendredi soir, vers 19H45, Julie vint frapper à ma porte pour m’inviter à prendre un verre, pour s’excuser de m’avoir bloqué l’entrée de chez moi et pour me remercier de l’aide pour son emménagement. J’étais crevé. Bien que ma journée fût difficile du fait qu’un agent ne s’était pas présenté à son poste, par conséquent j’avais cumulé deux vacations de suite. Je ne pouvais m’empêcher de penser à l’autre imbécile tyrannique et du royaume qu’il donnerai pour être à cheval sur Julie, et du drame shakespearien qui allait se jouer en son absence. Car la belle avait mis les petits plats dans les grands, et les « Curly » dans un bol. C’était mignon tout plein. On a tenu jusqu’à ce qui ne reste plus de « Curly » dans le bol. C’est à dire cinq minutes. Deux missionnaires, une levrette et une pipe plus tard, Julie était déjà en train d’organiser mon futur emploi du temps. Le loup était entré dans la bergerie et dans la brebis. M’expliquant simplement n’avoir besoin que d’un amant conciliant pour lui donner du plaisir, sans les inconvénients d’une vie à deux. Elle me laissa du temps pour réfléchir.
D’après vous ? J’ai réfléchie combien de temps ?
Deux.. Trois... secondes !
« Oui, bien sûr, si c’est pour rendre service ! » lui répondis-je aimablement.
C'est mon côté altruiste :o)
Quinze jours après, je lui signais une belle « décharge » d’engagement, pour son plus grand plaisir ! Le problème, c’est que maintenant, un an après
sa rencontre, c’est devenu une habitude. Personne ne déroge à la règle du « Combi » Sexe/Discussion/bouffe du vendredi soir 19H45, pas même pour un mercredi soir. Je n’ai jamais sauté
un vendredi soir, enfin je veux dire, je n’ai jamais raté un vendredi soir. Parfois, elle me regarde bizarrement, comme si j’avais la bouche à la place du nez, en me demandant si je peux
rester dormir avec elle juste pour la nuit, prétextant qu’elle a froid toute seule dans son lit. Si, c’est vrai, elle a froid, c’est un cul gelé. Quand elle me colle, j’ai l’impression de dormir
sur la banquise. Alors je la réchauffe, même si je gueule un peu parce qu’avoir les pieds aussi froid, c’est pas humainement possible. Elle vient se blottir dans le creux de mon épaule ou alors
on s’encastre comme des cuillères. Je la sens se détendre, sa respiration ralentie, devient plus régulière et puis elle s’endort. Je sais quand elle dort puisque ça correspond au moment où elle
se met à ronfler. A ronfler fort. Le lendemain matin, c’est à peine si elle ne me met pas un coup de pompe dans le train pour que je dégage, justifiant qu’elle a « des trucs de gonzesse à
faire » quand moi, je resterai bien encore une heure ou deux, à baver sur mon oreiller. Julie a plutôt le réveil
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Parfois je soulève les draps pour voir si elle n’a pas laissé sa féminité dessous. Quand j’entend certaines femmes se plaindre que leur homme est un « tue l’amour » au réveil, Julie, elle met tous les voyants dans le rouge ! Ça commence quand elle baille ou plutôt quand elle grogne sous son oreiller. Ensuite elle relève la tête, elle a les cheveux qui partent dans tous les sens, mais jamais dans le bon. Son adorable mèche est collée sur son visage d’une manière très artistique en barrant son oeil droit, puis en passant sous son nez pour finir dans sa bouche. Ensuite elle se lève d’une manière très mécanique et se dirige vers la cuisine, simplement habillée d’une paire de chaussettes en laine avec lesquelles elle a dormi, et son T-shirt qu’elle soulève élégamment pour se gratter les fesses. C’est à ce moment qu’elle s’aperçoit qu’elle n’a pas de culotte et qu’elle me lance un :
« Hmhmgn rrrrgnhm faire l‘café ! reugn ! T’as pas vu mon calbard ? »
Ah Romantisme, quand tu nous tiens.
« Ton calbard est accroché à la poignée de porte de la cuisine ! Ma chérie... »
Cela n’arrivera jamais avec Anne-Sophie. Je dirai même qu’Anne-Sophie est l’antithèse de Julie.
Prochaine publication le dimanche 22 août
Bonne lecture les affreux !
Pascal